Meilleur système pour les amateurs

Enfin, en ce qui a trait à la perspective des fans, ces amateurs consommateurs prêts à débourser des sommes considérables pour s’assurer de « rien manquer de l’action », notre point de vue penche là encore, en faveur du système nord-américain. Bien qu’il y ait deux types de consommateurs, soit les particuliers et les entreprises, nous ne ferons pas de différence marquée entre les deux, considérant le fait qu’ils ont un objectif commun, soit un moyen populaire de se divertir.
Tout d’abord, en se questionnant sur ce que les fans désirent réellement, nous retenons surtout qu’ils souhaitent la même chose que les propriétaires, soit « en avoir pour leur argent ». Tout comme le système de ligues fermées est à l’avantage des propriétaires, nous jugeons que la vision nord-américaine du sport permet aux amateurs de mieux satisfaire leurs besoins de consommateurs, avec le concept Sport-Spectacle. Ainsi, au-delà des victoires de son équipe favorite, nous croyons que l’amateur recherche avant tout un divertissement avec un bon rapport qualité-prix. La grande force du marketing, transformant la vision du sport classique en divertissement populaire, a permis de créer de un, un concept de valeur ajoutée aux yeux des amateurs, et de deux, de nouveaux besoins à satisfaire, poussant ces derniers à injecter des fonds dans les différentes ligues sportives. Bien que l’amateur aime voir son équipe aligner des victoires en championnat, renforçant son image de gagnante, cette victoire n’est pas nécessaire pour la survie de l’équipe nord-américaine, le risque d’être reléguée en division inférieure étant nul.
De plus,  le concept Sport-Spectacle facilite la fidélisation des amateurs, car victoires ou pas, ils auront droit à un spectacle excitant, jumelant performances sportives, visuelles et auditives. En utilisant divers outils technologiques rehaussant l’expérience de l’amateur, tel des écrans géants HD gigantesques, Wi-Fi gratuit et jeux de sons et lumières, ceci renforce l’attrait et la satisfaction du consommateur[1]. Même si cela représente des coûts considérables pour les propriétaires, nous croyons que ceci consolide la stratégie choisie par la ligue et permet aux fans de vivre une expérience hors du commun. Bien qu’en Europe, cet aspect ne soit pas négligé pour autant, nous croyons qu’il est réservé aux équipes riches, car les équipes moins fortunées sont constamment préoccupées à se fournir des joueurs de talents pour augmenter leurs chances de victoire, occasionnant par là-même, des coûts toujours plus élevés.
Dans ce même ordre d’idées, nous considérons favorable pour l’amateur le système prévalant en Amérique, car en focalisant sur l’aspect divertissement et marketing, davantage de produits de consommation sont proposés à l’amateur[2]. Ces produits dérivés, présentés sous diverses formes, permettent de mieux répondre dans leur ensemble aux besoins du client, en renforçant son sentiment d’appartenance à son équipe favorite. Par ricochet, ceci accroît les revenus des équipes sportives, augmentant ainsi leurs moyens financiers pour embaucher les meilleurs athlètes, au plaisir des partisans.
Cependant, malgré tous les avantages présentés, nous retenons aussi que le système de ligues fermées peut occasionner son lot de conséquences non souhaitables pour l’amateur. En effet, dans un contexte de renégociation collective effectuée sur une base régulière, la ligue peut se trouver dans l’embarras lorsqu’il y a mésentente entre les propriétaires et le syndicat des joueurs. Puisque chacune des parties désire la plus grosse part du gâteau, le nerf de la guerre étant le partage des revenus, les amateurs peuvent être pris en otages, les privant ainsi de leurs sports favoris. Nous n’avons qu’à penser aux nombreux lock-out, qui sévissent dans la LNH au fil des années[3], ou à la grève des joueurs de la MLB en 1994. Ce phénomène n’est pas observé dans les systèmes de ligues ouvertes, ce qui représente un avantage certain pour l’amateur. En effet, année après année, l’amateur est certain de voir la saison de son équipe favorite débuter en bons termes. De plus, si les amateurs sont constamment pris en otages par des conflits répétitifs qui s’éternisent, il y a un risque accru pour les équipes sportives de voir leurs supporters se désintéresser de l’équipe. Malgré ce point, la NFL a prouvé qu’un système de conventions collectives peut être bien construit, sans conflit sous-jacent entre les deux parties, pour ainsi éviter des désagréments aux amateurs.
Dans tous les cas, que ce soit pour les propriétaires, athlètes ou amateurs, nous considérons, sans l’ombre d’un doute, le système de ligue fermée étant plus sûr et viable à long terme que celui dit ouvert. Ainsi, les façons de faire en Amérique du Nord ont permis de s’éloigner de la relation traditionnelle victoire/succès, mais ont permis de comprendre qu’au-delà des victoires, c’est la relation divertissement/succès qui est le plus profitable pour une équipe sportive, afin d’assurer sa pérennité à long terme. Cependant, nous restons conscients qu’à trop vouloir focaliser sur l’aspect lucratif et divertissement, il y a un risque de délaisser certaines des plus belles valeurs promues par le sport, telles le désir de vaincre, l’esprit de compétition et le courage d'aller au-delà de ses limites.


[1] JDN. En 2012, le sport sera-t-il dopé aux nouvelles technologies ? (17 février 2012). Consulté le 15 octobre 2012. http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/50990/en-2012--le-sport-sera-t-il-dope-aux-nouvelles-technologies.shtml
[2] ARGENT CANOE. La contrefaçon, des pertes sèches pour la LN., (29 septembre 2011). Consulté le 15 octobre 2012.   http://argent.canoe.ca/lca/affaires/canada/archives/2011/09/20110929-170824.html
[3] Journal de Montréal. Le lock-out était la bonne décision–Molson. (19 septembre 2012). Consulté le 15 octobre 2012. http://www.journaldemontreal.com/videos/recherche/molson/laquole-lock-out-etait-la-bonne-decisionraquo-molson/1849940742001

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